Petit Bleu contre Homme Noir

Dans Le Petit Bleu de la Côte Ouest (Manchette/Tardi), Bastien, le tueur, lit aussi des bandes dessinées en petit format...
© Tardi/Les Humanoïdes Associés.
 Quelques gouttes de sueur perlent au front de Bastien,
trahissant son intense concentration.
L'amateur éclairé aura reconnu Spiderman, une revue éditée par SEPFI (groupe Chapelle ?) puis par les Éditions de l'Occident, qui présente la série anglaise The Spider ( 34 numéros de Juin 1968 à décembre 1972.)
© SEPFI
Pour des raisons de droits, le personnage sera rebaptisé Blackman lors d'une seconde parution aux éditions Domino ( trois numéros de mars à mai 1980).

© Éditions Domino

Spiderman/Blackman est une sorte de Fantômas repenti qui met ses talents et sa science au service de la lutte contre le crime. Néanmoins, aux yeux de la Justice, il reste un criminel recherché. Il faut dire que la sincérité de son repentir n'est pas éclatant.

En 4e de couverture, figure une promotion pour une autre revue, Main d'Acier (48 numéros de juin 1968 à avril 1975.) Parue initialement dans la revue L’Épatant, sous le titre La Griffe d'acier, cette bande anglaise (The Steel Claw) met en scène un scientifique pourvu d'une prothèse métallique qui lui donne la capacité de se rendre momentanément invisible lorsqu'elle reçoit un choc électrique.  La police le considère d'abord comme un criminel et le recherche activement.

© SEPFI
On le voit, Bastien, influencé par ses mauvaises lectures vit dans son monde, peut-être même l'ont-elles poussées sur la pente glissante du vice, et c'est tout naturellement qu'il convoque un de ces personnages de fiction lorsqu'il fait ses adieux à son partenaire et compagnon, immolé dans l'incendie d'une station service...

© Tardi/Les Humanoïdes Associés
Une céréminie qu'honore Blackman de sa présence.
Dans Strange, Spiderman paraissait sous le titre "L'Araignée".

On ne réalise pas à quel point l'effet des comics et des petits formats peut être pernicieux pour les âmes simples. Merci MM Tardi et Manchette... Attention toutefois, car l'un des tueurs, Carlo, probablement, lit (lisait) aussi des romans de science-fiction... Décidément, il faut se méfier de toute littérature de gare.

Jeu : Dans sa BD, Jacques Tardi rend discrètement hommage à l'auteur du roman noir qu'il adapte. Saurez-vous retrouver comment ?

© Tardi/Les Humanoïdes Associés

(Manchette, du prêt-à-porter ? Et pourquoi pas du prêt-à-lire tant qu'on y est !?)

Note : J.-P. Manchette est aussi le traducteur de Chandler, Marée rouge, de James Steranko - collection Autodafé, aux Humanoïdes Associés -de Watchmen d'Alan Moore et Dave Gibbons aux éditions Zenda. Grâce lui soit donc rendue car il n'a point démérité.

Commentaires

  1. Ce sont là deux bonnes BD.

    Pour les amateurs, Paul Grist rend hommage à tous ces personnages britanniques dans sa série Jack Staff, une série qui mériterait d'être traduite en VF. Si vous voulez mon avis.

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  2. honore Blackman, ah ah ! elle est très très bonne celle là !

    ...et oui, la litterature de gare est dangereuse. Heureusement que le Bastien lisait des trucs (relativement) inoffensifs. T'imagines, si à la place de Spiderman et de Strange, il se plongeait dans du Elvifrance ou des romans l'Exécuteur ???

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  3. J'ai quand même lourdement appuyé le jeu de mot, faut dire.

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